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Chaumont sur Loire Des jardins de retour à la terre mère

Le Festival international des jardins de Chaumont-sur-Loire a désormais ouvert ses portes. Seuls 2 jardins prévus n’ont pas pu être finalisés. ©Y. Haddad

La 29e édition du Festival international des jardins de Chaumont-sur-Loire a ouvert ses portes avec retard, mais avec la quasi-intégralité des jardins prévus. Un exploit alors que les conditions de réalisation ont été inédites !

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D’ordinaire prévu début mai, le voyage de presse du Festival international des jardins de Chaumont sur Loire s’est organisé en comité restreint le 5 juin dernier, crise sanitaire oblige. L’occasion de découvrir une belle édition, parrainée par une trentaine d’hommes et de femmes des arts, penseurs, scientifiques, entrepreneurs engagés à « protéger la fragile beauté du monde » et invitant à un réveil des consciences pour re développer une relation sensible entre l’humain et la nature. Un manifeste qui fait écho au thème de cette 29e édition « Les jardins de la Terre. Retour à la Terre Mère ». Un choix proposé par Chantal Colleu-Dumont dès l’été 2019 pour inviter les candidats à proposer des pistes de réflexion pour agir face à la situation climatique et environnementale actuelle.

Il faut rendre hommage à l’équipe de direction ainsi qu’aux professionnels techniques du Domaine qui n’ont pas ménagé leur peine pour permettre de finaliser les jardins avant la réouverture le 16 mai. En effet, à l’annonce des mesures de confinement mi-mars, seuls 5 projets avaient pu être terminés par les équipes de paysagiste, architectes, designers et plasticiens ! Un certain nombre d’entre elles a pu s’organiser pour revenir, mais d’autres - notamment celles originaires d’Inde, de Chine ou d’Italie - ont dû travailler à distance pour guider les jardiniers du site. Seuls deux jardins, un franco-mexicain et un suédois, n’ont pu être réalisés pour cause de difficultés techniques, mais ils seront reprogrammés pour l’édition 2021.

Une ode à la résilience

Parmi les projets qui ont retenu notre attention, « Régénération » de Catherine Baas artiste plasticienne environnementale, Jeanne Bouët paysagiste conceptrice, Christophe Tardy chercheur à l’institut national de recherche en archéologie préventive. Une ode à la résilience et un projet qui présente une multitude de micro-jardins pédagogiques. « Drôle de trogne » de Soline Portmann scénographe paysagiste et Romuald Bardot, arboriste spécialiste des trognes, nous rappelle le rapport étroit de l’homme à cette forme millénaire utilisée pour ses multiples ressources. « Terre marché » réalisé par des étudiants de l’EA Tecomah accompagnés de Lyse Marie Clisson et Antoine Bozec paysagistes, est un projet pour réfléchir à une consommation éclairée au travers d’une mise en scène ludique : les ingrédients nécessaires à la fabrication de produits de consommation courante - jean, sauce tomate, confiture ou frites - sont présentés dans des bacs sous forme de plantes. Carte Verte du Festival, le paysagiste et pépiniériste Eric Lenoir a conçu « Résilience et anthropismes » avec Frédérique Givaudan, décoratrice. Ce professionnel engagé de longue date sur les questions écologiques invite à croire en la résilience de notre écosystème et à y retrouver une place, à condition d’abandonner certaines pratiques nuisibles, de changer notre regard sur nos besoins et de privilégier le recyclage et le local.

Le Festival est ouvert jusqu’au 1er novembre, avec quelques précautions d’organisation à découvrir sur le site Internet.

Yaël Haddad

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